PHILABULLE,bulletin trimestriel des amis de la philatélie et de la BD

Rencontre avec Roland FRANCART
Frère jésuite belge, enseignant, philatéliste et bédéphile, Roland Francart ne bulle pas…
il est le missionaire de la bande dessinée et du timbre,
qui ont d’après lui une même «  vocation d’ouverture au monde ».

Vous definissez-vous d’abord comme un philatéliste ou comme un bédéphile ?
Le bédéphile n’existe pas sans le philatéliste. Ces deux passions sont indissociables chez moi.
Elles ont grandi et elles fonctionnent ensemble.

Pourquoi ce choix de collectionner la bande dessinée et le timbre ?
Le déclic a été une exposition à Durbuy, dans les années 80, sur «  le timbre et la BD », organisée par G. Bouvy. Mais depuis tout petit, je lis Tintin et Spirou . Un jour, la clarté de la BD religieuse et sa dimension biblique m’ont conquis. Je me suis rendu compte  que c’était une mine exceptionnelle.

Avez-vous un personnage ou un dessinateur de BD fétiches ?

Jijé, dessinateur et scénariste belge, est mon favori. D’après moi, il est le numéro deux après Hergé. Il est surtout connu pour Blondin et Cirage, BD de style comique, ou pour Jerry Spring, plus réaliste.
Franquin, Will et Morris sont les élèves de ce chef de file de l’école de Charleroi.
Les quatre Dalton ! C’est aussi Jijé qui a inventé le personnage de Fantasio, que Franquin a repris par la suite pour lui donner toute sa dimension. L’univers de la BD lui doit beaucoup, mais Jijé est toujours resté dans l’ombre. Il s’est énormement investi dans des publications catholiques, comme pour transcrire l’évangile en BD,
et il est l’auteur de la Vie de Don Bosco la meilleure BD chrétienne pour moi….


De quelle manière avez-vous participé au dernier festival de la BD d’Angoulême.

j'y ai dévoilé, dans l’église Saint-Martial, une exposition intitulée «  Le cachet de La Poste fait foi » !
Chacun des 36 panneaux consacrés à une BD chrétienne reproduisait une page de l’ouvrage reliée
à chaque fois à un cachet postal et à un timbre . Comme chaque année, nos stands de BD chrétienne, catholique et protestante, proposaient un éventail de 200 ouvrages.
Nous en vendons en moyenne 2000 par an.
Une ampleur justifiée, car autant du côté philatélique que du côté de la BD,
l’iconographie religieuse est important :
tout ça fait partie de l’art !

Angoulême a aussi été l’occasion de présenter Philabulle en même temps qu’une exposition sur tous les dessinateurs belges. En revanche, je trouve que l’information autour de la philatélie est mal passée. La Poste d’Angoulême, notamment, a émis un PAP reprenant l’affiche du festival dessinée par Florence Cestac, ainsi qu’un timbre à date reprenant le logo du festival,
il est regrettable que rien n’est été annoncé à l’avance.